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EXPOSITION

Les métamorphoses humanimales dans « Lettres à Ovide » de Aymen Mbarki.

Profil de Wafa Rezg Khadhraoui

Edité par Wafa

23/03/2022 - Modifié le 23/08/2025

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Aymen Mbarki expose "Lettres à Ovide ”, 30 planches dessinées sur des feuilles jaunies au fil du temps des œuvres telles que "momentum" et "comedian" .

 

Aymen Mbarki [né en 1983, Tunis] est un artiste plasticien,  autodidacte et indépendant. Il peint chez ses grands-parents dès l'âge de cinq ans, où il découvre d'abord les œuvres de l'artiste espagnol Goya et plus tard des peintres modernes tels que Gustav Klimt. Adolescent, il commence à développer son talent artistique lors des ateliers et des workshops, dans des clubs et des musée en Tunisie et ailleurs.

 Récemment, Aymen Mbarki a organisé à la  Yosr Ben Ammar Galery, sa première exposition personnelle intitulée "Lettres à Ovide". L’exposition s’est tenue du  27 novembre 2021 au 15 janvier 2022, composée de 30 planches dessinées sur des feuilles jaunies au fil du temps, des œuvres telles que "momentum" et "comedian" .

  La métamorphose de l’homme en animal est un évènement plastique récurrent dans cette exposition. On connaît les métamorphoses ovidiennes de Narcisse, de Daphné, de Lycaon, d'Echo, de Ganymède, de Jupiter, etc., Aymen Mbarki en rajoute la métamorphose de l’homme en hybride mythologique. L’artiste dévoile la part de l’animalité en nous, aux limites de l’humain,  en empruntant le versant animal.  

                                                                       

Le lien entre Ovide et Aymen Mbarki réside, donc, dans leurs intérêts à la nature tourmentée de l’homme qui , d'une part dépasse les limites sociales conventionnelles et stéréotypées, et d'autre part relie l'homme à sa nature primitive.

Mais est-ce qu’on peut considérer ce monstre « humanimal » comme un prodigieux, étonnant et tragique portrait de l’homme actuel ?

Mbarki expose le « fond animalier » de l’homme comme enrichissement pictural et comme alerte psychique. Contrairement au chien de Goya, au chien de Miro, aux chevaux rêveurs de Franz Marc ou au chien décharné et famélique de Giacometti, les animaux de Aymen Mbarki sont représentés en fusion avec l’humain. Les figures animales et humaines sont contournées avec le même trait dans une composition graphique commune. Ce métissage pictural créé des créatures hybrides et protéiformes  humanimales.

L’histoire de l’art retient que Picasso s’est identifié aux Minotaures mis en scène mythologiques, pleines de pathos pour exprimer l’agressivité et la bestialité du peintre. Chez Mbarki, l’animalité constitue plutôt une forme d’identification déshumanisante qui révèle des fantasmes cachés  de la vie psychique. Les métamorphoses « humanimales » visuelles de Aymen Mbarki expriment les pulsions bestiales, mais que l’artiste assume, en particulier dans sa créativité, dont la destruction de la composition n’est jamais absente.

Les Lettres de Aymen Mbarki à Ovide sont écrites dans un langage pictural qui économise les lignes, les gestes et les couleurs pour n’écrire que le nécessaire et l’urgent sur « l’humanimalité » actuelle.

* Légende commune des quatre photos : Aymen Mbarki, exposition « Lettres à Ovide », Yosr Ben Ammar Gallery, (Tunisie), du 27-11-2021 au 15-01-2022. Copyright Aymen Mbarki.
*Publication des photographies avec l'aimable autorisation de l'artiste Aymen Mbarki.

 

Wafa Rezg Khadhraoui 

Artiste visuelle et chercheuse en esthétiques et pratiques des arts, CTEL UPR 6307,  Université de la Côte d’Azur, France.

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